Six communautés pratiquaient autrefois un nomadisme saisonnier appelé "remuage" dans le val d'Anniviers, au coeur des Alpes suisses. En quelques périodes de l'année, les familles quittaient les villages pour gagner les mayens, habitats primitifs à la limite des hautes montagnes. Une centaine de familles issues des six bourgeoisies d'Anniviers possédaient un mayen dans le vallon de Zinal, elles s'y retrouvaient quelques mois par année, formant une communauté  éphémère cyclique.

Le consortage "Société de Zinal" regroupe les propriétaires terriens du vallon, il gère les biens communs hérités du système agro-pastoral traditionnel. La chapelle du village, la cure, les fours à chaux, les forêts et de nombreuses parcelles appartiennent au consortage. L'ancien bâtiment scolaire sert d'hôtel depuis 1969, soit deux ans après l'ouverture du domaine skiable de Sorebois. 

Les statuts de 1571, déposés aux archives cantonales, précisent les us immémoriaux qui régissaient la cohabitation et l'utilisation des communs. Le samedi qui suit le premier dimanche de juin se tiennent les "Viés", réunion annuelle des consorts. Après une matinée de travaux d'intérêt général, l'assemblée gère les affaires confiées au quotidien à un comité de trois personnes. Deux prud'hommes veillent au respect des règles et épaulent le comité.   

Zinal dans le val d'Anniviers

Dernier habitat avant les glaciers et les hautes montagnes de la Couronne Impériale, le hameau de Zinal et ses vastes pâtures s'ouvre au tourisme estival pendant les conquêtes alpines. Trois grands hôtels et des échoppes reçoivent les visiteurs essentiellement anglais à la fin du XIXème siècle. 

Jusqu'en 1960, le vallon fortement exposé aux avalanches est déserté fin janvier. Le premier téléski augure d'un développement concrétisé en 1967 par l'ouverture du téléphérique vers le nouveau domaine skiable de Sorebois. 

Très vite des logements sont construits, le Club Méditerrannée s'installe sur le site des anciens hôtels, Zinal entre dans la modernité, l'exode rural est enrayé. Les premiers habitants s'installent à l'année et vivent des métiers du tourisme, dans l'hôtellerie, à l'école de ski fondée à la même époque, aux remontées mécaniques, et pour l'entretien de la nouvelle infrastructure.

De nos jour, la station est réputée pour son domaine skiable et son territoire de haute montagne préservé, jardin privilégié des sportifs au cœur de l'Europe. La Commune d'Anniviers administre la communauté civile, Anniviers Tourisme accueille et anime les séjours des visiteurs, les Remontées mécaniques de Grimentz-Zinal gèrent le domaine skiable.